Viens

Viens, viens qu’il me dit.  Mais moi ce que j’ai envie, c’est de venir, mais de venir à jamais avec lui, en lui.

Un jour il m’a dit que notre histoire serait digne d’être racontée, digne d’être mise sur papier.  C’est donc cette histoire que vous ouvrez en ce moment.  C’est cette histoire, telle une catharsis, que je mets aujourd’hui sur papier pour vous, en vous.

 - Digression - 

Les narrateurs ne s'adressent que très rarement aux lecteurs.  Par pudeur peut-être?  Par peur de créer un abîme entre lui et le lecteur.  Mais pourquoi donc?  On écrit pour être lu, non?  Pourquoi, moi, je chercherais à vous ignorer, pourquoi?  Ça me fait sourire d'entendre les entrevues avec les auteurs canon de notre époque.  « Mais attention madame, moi, je fais de l'auto-fiction » dira l'auteur à l'animatrice de Radio-Canada, « Moi je suis l'auteur, pas le narrateur. Il faut séparer les deux ».  Tous ces discours entre l'auteur / narrateur me gonflent la tête.  Laissons flotter l'énigme autour de l'auteur, l'auteur ne doit jamais se mettre à nu, bla, bla, bla. Mais l'auteur n'écrit-il pas avec son vécu et que, conséquemment, c'est dans sa propre vie, dans ses propres expériences qu'il puise ses idées, son récit, son oeuvre.  Pourquoi donc tout ce branle-bas de combat entre auteur / narrateur?

Mettons donc les choses au clair entre vous et moi.  Pas de sous-entendu, aucune énigme.  Je suis à la fois l'auteure et la narratrice de mon récit.  Ce que vous lirez, c'est moi, entièrement moi.  Ce sont à la fois mes réflexions, mais aussi mes fantasmes, mon vécu, et ma très humble vie.  Non pas que ma vie se doit d'être lu,non. Mais, par nécessité, comme une grande bouffée d'air, je dois en écrire des bribes. 

- le vif -

Croyez-vous à l'amour éternel?  Croyez-vous pouvoir être amoureuse de la même personne ad vitam aeternam? 

Tomber.  AImer.  Se faire mal.  Se relever.  Être seule, seule, seule.